Omar Osman Rabeh: ses Idées, sa Vision

Sunday, July 30, 2006

EDITORIAL

ORALITE, ECRITURE ET HISTOIRE

1. Ecriture, etre et connaissance

L’ecriture est le “looxul-Maxfuud” (Tablettes) de l’etre. Ecrire, c’est arracher au temps, faire etre et eterniser les choses. L’ecriture n’est pas seulement creatrice: elle re-situe et re-centre, elle ressaisit, restitue et ressuscite les evenements et les etres (Que de mondes, que de merveilles a jamais disparus ne contemplons-nous pas dans le “miroir” intemporel, actualisant de l’ecriture!…)

Nous comprenons des lors pour Allah crea tout d’abord la Plume avant toutes choses et lui ordonna la sauvegarde des choses a venir. Sauvegarde, par la connaissance, dans le coffre eternal, inexpugnable, de l’ecrit…
Par definition, la parole ecrite est la parole vivante, vivifiante…L’Ecrit devint ainsi Receptacle et Recipient du Verbe divin.

Ainsi, la plume ne confere pas seulement le pouvoir de dire les choses, mais aussi celui de les “definir”, de leur donner etre et eternite. D’ou le culte de l’ecrit; d’ou la valeur, le poids, la beaute de l’ecrit…
Par l’invention de l’ecriture, l’homme s’est donne le pouvoir et l’instrument de re-creation de soi et du monde…

2. L’ecriture exorcice l’oubli
L’ecriture est, par definition, la forme parfaite, la forme universelle, ideale du souvenir. L’oubli est dillution dans le temps, naufrage du tout dans le neant: etre, forme et sens… C’est le retour a l’indefinite de l’incree
Oralite egale oubli; l’oubli est retour et regne naturel de l’ignorance. L’oubli est inevitable, incontournable en l’absence de l’ecriture; mais il recouvre une signification bien plus profonde:
L’homme qui vit et qui oublie constamment a mesure qu’il avance dans le temps est comparable a hemiplegique, a un amnesique et a un leprose: il ne sent pas et n’a pas conscience des lambeaux de son etre qui s’en dettachent au fil des jours et des ans; tel un leprose qui serait aveugle et inconscient et dont le corps, malade, s’effriterait eternellement a son insu…

Autrement dit, un homme dont la memoire serait reduite au minimun necessaire (pour la survie dans l’instant…) aurait sa vie pesee a la meme once… Et n’avoir pas pleinement conscience de son devenir et du devenu de soi, ce ne serait plus etre dimunie et un “dimunitif de soi-meme”…
(a suivre…)