Omar Osman Rabeh: ses Idées, sa Vision

Sunday, July 16, 2006

LA MORT D'AHMED DINI

LA MORT D’AHMED DINI
une grandeur gaspillée…

Dedicace
J’ai voulu, par ce petit écrit, honorer la mémoire d’un grand compatriote…
(N.B. Cette redaction provisoire n’atteindra son achevement qu’avec la publication prochaine de la brochure)

- I -La mort de Dini est une perte pour les Djiboutiens. Ils l'auront finalement laissé « partir » sans faire usage de son génie... Le Régime précédent, en le mettant « hors concours », «hors-législature», l'avait pratiquement condamné à une mort politique virtuelle…En Afrique, voir «autrement», vouloir dire «autre chose» est un crime… Ici, le «qui est différent de moi m`enrichit» ( St-Exubéry) n`existe pas. La différence d`opinion est perçue, non plus comme un apport, un enrichissement mais comme opposition; et tout opposant est un «ennemi» a éliminer; un homme a mater et a faire taire; a détruire et réduire a zéro… Au contraire, les ben oui-oui, les courtisans et autres «fous du roi » trouvent grâce devant l’«homme fort» (du pays), lequel aime les clowns pour combler ses lacunes, ou couvrir les culpabilites criantes dans sa conscience… «Homme fort» est une appellation aussi flatteuse que fallacieuse... Car, en vérité, il est le plus faible d`entre tous, étant un colosse aux petites jambes d`argile...La ou le Régime précédent (Louis XVIII) mettait un chacal, disait Napoléon, il me faut poster un lion. Il semblerait qu’en pareil cas on ait peur, en Afrique, d`être dévoré!... Ainsi comme l’a si bien exprimé Edem Kojo, plus de 20 ans auparavant (« ...Et demain l`Afrique... »), l`Afrique fourre au trou ses dignes fils; ceux dont, ailleurs, on se vante (De Gaulle dit au sujet de Sartre, éternel opposant, mêlé a toutes les luttes, a tous les niveaux : « La République n’enferme pas son Voltaire... »). L'Afrique, quant a elle, tue dans l`oeuf : nouveaute, originalite et genie; elle ôte la vue (sinon la vie) aux visionnaires, par sa triste magie noire qui transforme les compétents en «cul-de-jatte»... Et, s’etant coupée les mains et la langue, elle se plaint par après d`impuissance et de ne pouvoir parler et comprendre!... Elle se complait alors a patauger dans les marécages de sang et de misère! et fait de la mendicité un moyen de vie!...Le grand homme accompli (nous voulons dire celui qui, bienheureux, a pu atteindre maturite dans l’opportunite…) est comme la constante, comme la pi du peuple; le nombre pi n’ajoute rien au cercle; il n’y change rien; sa vertu magique consiste a le rendre exact en sa valeur; comme la vitamine n’ajoute rien a la valeur nutritionnelle de l’aliment; elle met seulement les éléments dans une certaine relation; et cette ordonnance engendre une effervescence, un dynamisme qui les met en mouvement et leur imprime une activite, une force nouvelle…De la meme maniere, le grand homme assume ainsi un rôle de catalyseur de consciences. En effet, sans la perspective d'avenir, la vision du but suprême, le peuple laissé a lui- même se fourvoierait dans les méandres obscures de la vie; il deviendrait la proie et la pâture des « loups »; a l’instar du troupeau sans berger ni chien de garde…Mais le grand homme est avant tout quelqu’un qui a quelque chose a tirer de soi; c’est un homme dont la volonté est d’introduire une modification dans l`arithmétique des affaires humaines, dans l`équation de l’Histoire. Son entrée en scène « élève tout le monde d’un cran» (De Gaulle).La vie de l`Humanité est faite de myriades d`oeuvres individuelles de pareils esprits; oeuvres accumulées au long des ages, devenues intemporelles et anonymes (a force d’usage…); la trame de son existence, la marche de ses progrès, sa pérennité même est tissée de leurs rêves irisés, palpitants, brûlants et passionnés; de leurs innombrables nuits blanches, de leurs insomnies hantees de bonheur et de «terres promises»; de leurs perspectives enfin qui dechirent les mysteres et sont comme l’aurore des temps nouveaux, comme l’enseigne des époques. Cometes fulgurantes ou astres imposants a la marche royale, leurs vies brillantes, eblouissantes et violemment projetees au firmament forment comme la voie lactee de l’Histoire. Au point que certains ont pu dire que les affres de l`Histoire et sa fin étaient de deposer, ca et la, un grand homme a des moments privilegies, tandis que cette Histoire humaine elle-même se réduisait a l`historique de ces derniers…Et en effet, provocante et parcimonieuse, la Destinée n’alloue que quelques uns de ces hommes a chaque nation, n'en oubliant pourtant aucune : elle les fournit en guise de «semences»; semences de bonheur, d’émerveillement et de lumière (d`ou les chansons de geste et les légendes, les contes des fées, a l`honeur du "Héros", les peuples n’ayant pas de heros etant a jamais annonymes … Le heros est en fait la banniere, l’embleme et le flambeau du peuple…).
C’est pourquoi l’homme providentiel est un présent heureux de la Fortune. Sa venue couronne pourtant une difficile épreuve : comme si le Destin voulait tester tel peuple et voir comment il prend soin de l’apparition, en son sein, du grand homme, de l`homme exceptionnel doue, en verite, d`une dimension divine…Il en est qui, bien inspires, dans la nuit de cette vie ou peuples et nations marchent lourdement, a tâtons, dans le noir, placent le flambeau bien haut, sur un beau piédestal… Il en est aussi qui, et sans même le savoir, se hatent de jeter la torche dans le caniveau et préfèrent s`ensevelir aussitôt dans les ténèbres, après la lueur d’un instant… Mais nul peuple ne peut se payer impunément le luxe de gaspiller ses grands hommes : ils sont pour la nation comme la tête et les yeux, comme un cœur puissant et plein de vie qui bat a grands coups redoublés…
- II -Par deux fois, et comme par inadvertance, Dini avait été Premier ministre. Avant et après l`indépendance; et chaque fois, seulement pour quelques mois… Je le rencontrais pour la première fois a l`occasion des événements marquant la visite du Général De Gaulle a Djibouti, en Août 1966. Il devait alors approcher la quarantaine etant de vingt ans mon aîné. Sa forte personnalité, son courage et sa noblesse de caractère, sa grande et brillante intelligence, comme sa culture, étaient impressionnants. Mais il avait aussi d’autres qualités, non moins remarquables, qui ajoutaient a mon admiration.Tout d`abord sa vie n’était entachée d`aucune de ces détestables habitudes qui flétrissent l’être humain en provoquant une déperdition de sens et de substance, de dignité et d’honneur. Il est des vies qui s’usent dans l`inutile avant l’heure, prématurément défraîchies, et qui vont décroissant comme a vue d`œil… Deperissant dans la conscience obscure de l’agonie et de l`auto-annihilation : le khat, l`alcool, les femmes, etc. Mais Dini menait une existence stable, saine et sereine. Il était, pour ainsi dire, entier, toujours éveillé et d`une présence totale. La peur, la mesquinerie, la frivolité et moins encore la servilité ne s’accordaient guere avec sa nature, chevaleresque. Il était digne, jaloux de sa liberte d’esprit et de son indépendance…Il était egalement polyglotte : outre l’afar, le français et l’arabe, il parlait parfaitement le somali au point de forger des maximes. Autodidacte accompli, Dini disposait chez lui d’une bibliothèque bien garnie, chose qu’on ne trouvait nulle part alors chez ses pairs… C’etait la, au 1er étage de son immeuble, bâti sur le récif et surplombant la baie de la siesta, qu`il avait l’habitude d’accueillir ses visiteurs. La salle était eclairee et spacieuse, battue par l’haleine pure, rafraîchissante de la mer Rouge. C’etait la qu’on le trouvait, ami de livres, baignant dans la lumière et l’intelligence, dans la mémoire des hommes et l’immanence de l`avenir; (car, toute pensée vivante est avant tout pensée d’avenir). Avec cela ajoutez l’agrément d’une nature gaie, attachante, enjouée a l`occasion; attentif et disponible, on pouvait goûter avec lui aux plaisirs d`une conversation enrichissante ou la clarté sonnante de la diction ne le cédait en rien au jaillissement original et a la concision des idées…Mais Ahmed Dini, s`il était respecté par tous, tous ne l`aimaient pas pour autant. Afar, peu «maniable» et quelque peu distant, bien de Somalis ne l`appréciaient guere. Certains prétendaient même, malicieusement, que lorsqu`il regardait dans le microscope, a l`Hôpital Peltier ou il travaillait au laboratoire, il s`exclamait :-«Alla badanaayey!...» (`Ah ! Mon Dieu, qu`ils sont si nombreux!...`) et quand on le lui demandait : -«Et quoi donc ?», il simulait l’indignation -«Mais les Afars, évidemment ! Voyons donc!...»Il était vu comme l`homme d’une ethnie, d’un clan, sinon d’une ville (Obock). Mais non en ce qu’il était en lui même et pour lui-meme; comme un Djiboutien, comme un homme et un national; c`est à dire pour ses qualités personnelles et ce qu’il aurait pu faire ou accomplir pour tous, au service de la Patrie…
Pour certains, en effet, les intempéries d`une vie peuvent masquer sa fécondité propre et sa vérité; c`est a dire sa richesse inhérente et son irréductible authenticité : parce qu’alors et par le fait des circonstances elle n`apparaît pas, malheureusement, sous son “plus beau jour”, comme disait Napoléon.Mais la grandeur n`est pas dans la conception narcissique que l’on se fait de soi; elle est avant tout dans l’elevation de l`âme et des idées; et dans l’imposante armature intellectuelle, dans la machine morale et psychologique qui sous-tend le caractere indomptable, inflexible, des novateurs…
Certains diront peut-être : “Mais qu`a-t-il donc fait de spécial, ce Monsieur Dini?” La est justement toute la question!... Le lui a-t-on jamais demandé? De donner son “bourhaan”? Pour moi Ahmed Dini demeure ce grand et respectable Djiboutien qui avait, indéniablement, une stature d’homme d`Etat. Et s`il n`a pu “faire ses preuves” et exhiber les tresors qu’il pouvait abriter en lui (et qui sont alles a jamais avec lui au tombeau…), la faute en est au peuple qui doit faire son mea-culpa: pour ce ‘manque a gagner’ double, du reste, d’un lèse-majesté a l’endroit de l’intelligence…

- III -
Le malheur, c’est que les systèmes politiques africains ne laissent aucune place aux hommes exceptionnels; aux plus doués nécessairement dérangeants; ceux qui, dévoués, sont animes, a l’egard de la Patrie, d`un amour passionnant et lucide, a la hauteur de l`époque!...Bien au contraire, ces systèmes fonctionnent comme un tamis destiné a filtrer et isoler les citoyens de cette carrure : pour les exclure, sinon les exécuter… Incompris et combattus, ils sont bientot mis au ban. Du coup, le débat politique en perd goût, virilité et fécondité… Vide de son contenu et radicalement faussé à la base, il devient des lors le lieu de la platitude et de l’arbitraire…Au niveau des gouvernants, la compétition dans la course au pouvoir se réduit a une nomenclature en guise de programme; la chose se passe en effet entre “Un tel” et “Un Tel”. Le duel n`oppose pas des projets; des idéaux et des visions; mais des individus dont toute la signification se résume dans le nom particulier qu`il porte; avec comme recours et raison en dernier ressort son appartenance clanique!...Au niveau du peuple, ce sont encore des noms et toujours des noms (la genealogie a l’horizontale…) dont on ne peut tirer un grain de sens : ici, c`est le cirque archaïque des clans, sous-clans et de leur cacophonie a l`infinie…
Personne, en effet, n`est jamais parvenu a quelque chose de sensé avec la mentalité de clan. Car le clan n’est en soi qu`une masse amorphe, sans message ni mémoire; il historiquement «hors-jeu»!... Pareil système trace la route machiavélique d`accès au Pouvoir : puisque connaissances, raison et sagesse sont d`emblée devalorisees, evacuees et mises “hors-la-loi”, démerdage et ‘système D’ deviennent naturellement la règle d`or et la voie royale de la « reussite ». Alors la `fin` aveugle, vertigineuse, s`empare fievreusement de tous les moyens suicidaires. Au bout du compte, la Méduse monumentale des erreurs aussi innombrables que monstrueuses finit par brandir sa tête qui transforme ces fameux acteurs en «statue de sel». Leur Panthéon étant dans la poubelle de l’Histoire…Une fois parvenue a leur but (le Pouvoir), toute la philosophie de ces nouveaux «conquérants» africains est d`y rester` à tout prix! (Les Aden Abdulle Osman, Nyerere et Senghors etant des exceptions a la regle…) Ensuite de quoi, le système ainsi établi dicte lui- même sa propre logique au Président : tout d`abord, précaution oblige, verrouiller derrière soi la porte du passé : pour couper court a toute intrusion de la mémoire ("...il n'y a rien avant moi!…"- et emmurer l`avenir en excluant toute perspective qui ne serait pas la projection, la sublimation, avortee, de soi ("...il n' y aura rien après moi")… Une fois tranquille de ces cotés-la, resterait a faire le vide au tour de soi ; c'est a dire rendre carrément impossible tout concurrent, tout rival eventuel : n`est-ce pas la le moyen sécurisant et le plus sur? La méthode éprouvée par excellence ? Ainsi, lorsque, inévitablement, la fin arrive en couperet, sans crier gare, le compte a rebours ayant commence depuis longtemps a l’insu de ces messieurs, les seuls successeurs de droit, naturellement intronises, s'appellent Monsieur Chaos et Madame Misère…Cependant, ceux qui ont la sagesse agissent autrement : Le Président Mitterrand, par exemple, se réjouissait de ce qu`il y ait tant de candidats, valables et fiables (de son Parti), en lice pour la relève; et pour calmer les inquiétudes que cette riche floraison de leaders ne manquait de soulever dans ses propres rangs, le Président précisait : Je ne vais tout de même pas les ‘mettre dans mes poches’ s`ils possèdent les qualités d`éminence qui les mettent en avant, et les portent a entrer en compétition entre eux pour la place d'honneur et pour servir la Nation francaise…Ouvrir l'arène aux grands hommes, c`est en fait donner sa chance au Peuple et a la Patrie, a l`Humanité entière : puisque, en fin de compte, toute œuvre produite par le génie, tombe dans l`héritage commun de la famille humaine.

- IV -Dans l`Afrique d’aujourd`hui, en ce XXI Siècle commencant, le peuple affublé du mode de gouvernement le plus rétrograde et le plus absurde qui soit au monde, ce sont malheureusement les Somalis : le mandat et le mode d'election des gouvernants, l'organisation et l’exercice des pouvoirs publics, la nature et le but meme du processus, tout a été machiavéliquement faussé, en soi et a la source… Il n’y a absolument rien dans ce soi-disant système «federal» : ni démocratie ni dictature, ni royauté ni régime islamique!… Mais le règne total de l’Erreur et de l’aberration humaine élevée, intentionnellement, a la hauteur de science et imposee en guise d’institutions politiques!... Le résultat : un Etat délibérément lézardé et mort-né, n`assumant qu`une apparence de soi, sans contenu, sans efficacite et sans identité. Ce n’est qu’ un fantôme et vacuum calculés, destinés a pieger la Nation, a créer une illusion de vie, de democratie! Etat en miroir brisé dans une nation en éclats!... Il faudra un mal fou, ne parlons pas de gouverner, mais seulement pour maintenir ce soi-disant gouvernement en place et le tout (de la Nation) ensemble!...
Les faussaires abyssins et leurs acolytes kenyans se sont illustrés dans l`erection de cette Pyramide de l`Absurde, imposée de force a notre peuple baillonne et pris en otage; aidés en cela, il faut bien le dire, par l`Occident judéo-chrétien qui a toujours pris parti pour nos ennemis. Il nous a en effet toujours combattus, directement ou indirectement, cherchant a nous diviser, a nous humilier. Il a toujours nie nos droits légitimes et notre volonté a vivre en une nation unie, independante et souveraine!… Ce qui a été fait contre notre Nation ces 15 dernières années par nos ennemis et leurs alliés demeure indicible, indescriptible. Cela est désormais écrit en lettres de feu dans notre âme meurtrie et notre mémoire douloureuse… Et seule l’Histoire dira ce qu’il en sera…
Nous avons été renvoyés brutalement, manu militari, a des siècles en arrière par un noir complot aussi implacable qu’insoupçonné par notre peuple... (Mais, un jour ou l'autre, tout finit par apparaître au grand jour...). Condamner notre Nation entière a la mort, l'extinction programmee ne semblait pas suffire à nos bourreaux et tortionnaires. Il fallait encore, pour assouvir leur sadisme et leur complexe, soumettre à un apprentissage d'avilissement, de dénationalisation et de déshumanisation, ces Somalis impétueux et par trop fiers... Il fallait aux yeux du monde les camper en hordes barbares et primitives... (voir toute la terminologie inventée en la circonstance : notamment la "somalisation" qu'on cherchait a plaquer à tout prix sur notre peuple... )

- V - Cependant, le Pouvoir n' appartient ni aux clans ni à quelque personne ou groupe que ce soit; mais au corps social comme tel et à la collectivité nationale en tant qu’entité. En effet le Pouvoir, dans sa nature et sa finalité n`a rien a voir avec les clans, groupes ou individus particuliers. Car l’émergence de l'Etat répondait a une nécessité impérieuse : la rationalisation des rapports sociaux en vue d’assurer la survie collective de l’espèce humaine : a cause, justement, de l'arriération et du danger que constituait l'état de nature. Et ce n'est pas tout : l`avènement de l`Etat marquait (selon Rousseau) le passage, pour l`homme, de l`état animal ou il vivait sous l’empire de l’instinct, a celui d’être humain, gouverné par la raison lucide et obeissant librement a la loi et a l'ordre. La sauvegarde du bien commun devenait ainsi la condition fondamentale, sine qua non, de l'existence et de la liberté de tous.
Etrange est donc la philosophie sociale des tenants de la «bouffe et du partage». Ils revendiquent toujours leur «part» et n’ont que cela a la bouche. Pour eux, la justice se reduit a cela. Leur desire unique, c’est de se l'approprier la dite et de se l'assimiler au plus vite la-dite «part»! Leur vision de choses ne va pas au-dela de leur...digestion!…. Ils ne pensent que par la panse, temoignant d’une veritable regression de l'intelligence laquelle est retombee du cerveau au niveau de la rétine, à l'instar des reptiles dont la vue actionne uniquement le maxilliaire…Le processus du ‘partage’ suppose que la bête doive être tout d`abord tuée; puis son corps décomposé en ses différents membres; la part reçue, isolée, incorporée, devenant la propriété totale, définitive, indistincte du receveur. L` animal cessant de la sorte purement et simplement d`exister en tant qu`être vivant et corps matériel. Voila comment ces messieurs voient et comprennent l'Etat!… Et si d’aventure celui-ci disparaîssait, alors ils deviendraient aveugles et muets!... Ils ne voient en somme que pour autant qu'il voient la proie a prendre et "partager", apres quoi ils perdent perception et appetit!…Malheureusement, pour les tristes partisans du ‘partage’ qui ne sont obsedes que par la `bouffe`et point par l’esprit, il ne saurait y avoir de similitude entre leur ‘bête’ et l`Etat comme tel. C`est la une illusion et un terrible malentendu !…

- VI -L`Etat apparaît comme la plus grande acquisition de l`humanité. Il est l’incarnation de la rationalité qui a pris corps et âme dans la puissance publique. Il représente dans le corps social ce que le système nerveux est dans le corps vivant.Il est par conséquent impensable que le système nerveux soit en quelque façon la "propriété"d`un organe ou d’un membre déterminé; ou qu`il soit `partagé`entre ces derniers; qu’au pied, par exemple, appartienne une partie du cerveau; au rein, une autre et ainsi de suite; ce serait le comble de l’absurde, car ce qui est vrai, ce serait plutot l'inverse!... Le fait que le système nerveux, par ses ramifications, soit présent dans le corps entier peut prêter a confusion.Dieu, dans Sa Sagesse Infinie, a fait du système nerveux une unité suis generis a part, investie d`une mission unique, spécifique : présider a la vie, a l'unité et a la destinée entière du corps dans son ensemble; et il joue ce rôle en exerçant sous le contrôle d'un centre unique, toutes les opérations et mouvements nécessaires visant a assurer la survie, l’autonomie et l’intégrité de l’être vivant face aux defis et dangers tant intérieurs qu'extérieurs. La correspondance étant totale entre l'unicité du système nerveux et le tout organique du corps. Directement ou indirectement, le système nerveux est toujours exclusivement au service du corps, et cela jusqu`a la fin.Toutes les affections : maladies, imputations, perversions, etc. qui l’atteignent se répercutent immédiatement a proportion sur l`état du corps. Penseur et pilote du corps, sa mort entraîne automatiquement et naturellement la disparition, dans le chaos, de ce dernier. Il est le siège de l`instinct de vie et de l`intellect, de la volonté et de la mémoire, de la conscience de soi et de l’identité propre. Pour tout être vivant, quel qu’il soit, vivre et survivre signifie avoir a sa disposition un système nerveux adapté, suffisamment développé et en bon état…Au cerveau donc de connaître a tout moment la situation et les besoins du corps et de chacune de ses parties; de gérer la mémoire du passé (principes fondamentaux et expériences vitales vecues); de prospecter l’avenir et d’explorer en permanence les voies du salut et de la survie du lendemain; de s’assurer que ces possibilités et opportunités demeurent ouvertes; bref de guider l’être humain dans la jungle nocturne de cette existence. A lui aussi d’assumer la réflexion sur soi et sur son propre état, a lui aussi d’apprécier la manière et la fiabilité des moyens mis en oeuvre pour accomplir sa mission.Prodigieusement complexe et merveilleusement adapté a sa finalité, (compte tenu de sa nature et de sa position, de sa structure et de ses ramifications qui épousent la totalité du corps jusqu'a dans ses moindres recoins), le système nerveux permet a tout instant une circulation parfaite de l'information dans les 2 sens.Non seulement le cerveau, de par la grâce d'Allah, tient simultanément un compte exact, synchronique et diachronique, de la situation et des besoins de l’ensemble et de chaque organe jusqu’aux éléments ultimes, et non l’inverse (le pied ne connaît rien du cerveau ni de son existence...). C'est lui aussi qui définit les frontières du corps (image corporelle) et y monte la garde en vue d'en assurer l`intégrité physique; c`est lui aussi qui contrôle et coordonne constamment l'interdépendance et la coopération organique. C`est lui enfin qui opère les choix en fonction de ses valeurs et de sa vision du monde...Prétendre donc se passer du cerveau ou, ce qui revient au même, vouloir 'partager' et distribuer ses fonctions c`est, sans le savoir, promouvoir par ce non-sens, la dissolution du corps, sa mort et le retour au néant…Grosso modo, ce qui est vrai du système nerveux dans le corps l’est aussi de l`Etat dans le corps social... En d`autres termes, l`Etat a le même rôle et la même position dans la société que le système nerveux dans le corps vivant. Le parallèle est frappant et pourrait être développe plus en détails. C`est de la même manière que l’appareil étatique et ses institutions ( la Présidence, le Parlement, les ministères, les différentes agences et services publics jusqu`au poste de police, au dispensaire, a l`école dans le village) forment un système d`autoroutes, de stations et de relais, etc. devant permettre une «circulation» (du «sang» social) sans entrave dans la societe, des éléments vitaux; c`est a dire des meilleures idées et de meilleurs hommes de la base a la tête de l`Etat; et, inversement, du sommet vers le peuple. Et c'est par la consultation populaire, c`est a dire par le choix éclairé d'hommes libres que peuvent se rencontrer a la fois la volonté du peuple, la raison humaine, les nécessités de la nature et la sauvegarde du bien commun pour élire les gouvernants les plus aptes parmi une pluralité de concurrents en lice pour le service public. C`est a dire des citoyens réunissant au mieux les conditions requises pour diriger le corps national et lui assurer prosperite et progrès, unité et harmonie a l`intérieur; intégrité, indépendance et souverainete a l`extérieur.

- VII –Nous l’avons dit, par la violence, par le sang et par le mensonge, les Somalis ont été rejetés a un état d’arriération intellectuelle, sociale et institutionnelle. Il y a eu pour cela 2 séries de causes :1. En premier lieu, des puissances étrangères, alliées de nos ennemis, ont combiné leurs forces politiques et diplomatiques, économiques et militaires a cette fin, aidant l’ennemi a prendre littéralement notre Nation en otage… (voir l’article : La psoeudo-conference du Kenya)2. en second lieu, l’incroyable absence de réflexion et d’esprit critique au sein du peuple aida, au-delà de tout espoir, nos ennemis dans leur dessein malefique. Il est vrai qu’auparavant on trouva a ce sujet une drogue aussi commode qu’infaillible: le tribalisme qui non seulement permit d’éventrer la Nation mais aussi écervela les hommes...C`est ainsi que la nation la plus homogène qui soit en Afrique endossa contre son gre un attirail aussi pompeux que pernicieux ; 'fédéralisme` (?!?!)..., de `building blocs` (!!!...), de 'parlement' (aux membres non élus, mais choisis a leur guise par nos ennemis!…) coopté et concocté a la Kafka au Kenya!...Tout d`abord, on prit soin d`éliminer tout esprit national, patriotique ou religieux (waddaninimo, soomaalinimo iyo islaannimo); puis, on choisit, comme fondement, cette terre fertile par excellence de toutes les folies : la jahiyyah synonyme, précisément de clan. A partir de la, ce ne fut qu’un jeu d`enfant de substituer, subrepticement la quantité a la qualité, la cécité au discernement, le paradoxe et l`absurde au bon sens!… Et c’est par la justement que commençait la véritable tragédie: le marathon aberrant, la course de haies dans le labyrinthe ou la Nation devait s’y perdre, corps et âme, et disparaître sans laisser de trace: a savoir le décompte diabolique des clans et de leurs quota!...Pietres combats de coqs a huis clos sur les `kursi`(sièges): x pour tel clan, y pour tel autre, etc. tandis que, dans cette quadrature du cercle x et y devaient être inégalement égaux et qu`il fallait, d`autre part, extraire les racines carrées de ces etranges variables. Après près de 20 années de catastrophe «entretenue» l’ennemi veillant au grain, lorsqu’on considera la victime appretee et bien a point, c'est par ce bout, par la queue du diable qu`on prenait les choses pour trouver enfin le "remède"... (entendez la ‘solution finale’…)Puis venait l’attribution des portefeuilles. Le Président a tel clan, le Premier ministre à tel autre, etc.; rien d’autre n’est requis. Il suffit d’être né de tel clan pour prétendre a tel poste, a la magistrature suprême sans s`embarrasser de quelque qualificatif que ce soit pour faire la queue : " Si ce n’est par toi c'est donc (automatiquement) moi!". Nul besoin en effet de connaissance, d’expérience, de qualités et de competences particulières!... Si par hasard vous avez des «parchemins», si vous êtes un officier chevronné, un intellectuel hors pair et d'une façon générale un "qui-possede-quelque-chose" ou "quoi-que-ce-soit" de ce genre, commencez par balancer le tout par-dessus bord! C est la, la seule `condition nécessaire et suffisante`. Et l'on pourra se demander bientôt a quoi serviront écoles et universités, librairies, bibliothèques et bouquins? Qu`avons-nous besoin en effet de cogiter et de nous creuserdesormais la cervelle? De nous farcir la tête d’idées ? De savoir et de prévoir quoi que ce soit ? Ce "principe merveilleux" (de clan) nous dispense de tout!...Ce "4.5", afka jaan ee jinku sameeyey : destiné a instaurer un "gouvernement" a la tour de Babel, nous libere de tout!...Ainsi, il n`y a pas plus de rapport entre le poste et son titulaire qu’entre l’ane et la lune!… C'est comme si l'on disait en manière de plaisanterie :-Prenons comme Président celui qui a la tête oblongue (!?!...), comme Premier Ministre, le plus ventru d’entre nous (!?!...); confions la Défense a qui a les jambes bancales (!?!...), l`Education, a un cul-de-jatte (!?!...), etc.Voila le don empoisonné, mortel, de nos ennemis et de leurs allies : prendre le contre-pied du principe universel, afin que gouverner prenne un sens spécial en Somalie : "The wrong man at the wrong place" (cela vous civilise messieurs!…) ‘N’importe qui n’importe ou’. Sait-on après cela ce que c'est que l’Etat ? L’indépendance ? La souverainete? L’unité? La Nation?...

- VIII -On ne peut naturellement considérer comme des leaders des gens issus d`un processus absurde qui n’est rien moins que la mort nationale organisée par l`ennemi? et dont le but recherché est d’en faire des anti-leaders, des anti-gouvernants, des anti-waddani mis en place pour servir uniquement, par ce fait, les desseins de nos ennemis afin de saborder la Nation entiere! Il faut non seulement le rejet total et definitif de pareil systeme, mais egalement le chatiment exemplaire (en guise de lecon pour les generations futures) de pantins a la solde de l’ennemi!… Les deux vont de pair…D`ordinaire, les dirigeants africains s`inscrivent contre l’image du leader. N'est pas leader celui qui débande et déverse la caravane en cours de route; sa mission n`est pas non plus une fois qu’il a accédé au pouvoir, a la magistrature supreme d’y déployer le plus long mandat; d'être une sorte d`acrobate, d’équilibriste au sommet chancelant de l`Etat. L`expérience montre que plus long est le règne, plus profonde est la crise consécutive et plus terrible la chute.Un leader digne de ce nom se montre tout d’abord soucieux de protéger et de consolider les acquis du passe, ce qu’il a trouve sur place en arrivant; puis il s'efforce d'améliorer et d' accroître la capacité nationale; de forger des 'clés' pour l`avenir et, une fois arrivé a son terme, de laisser derrière soi une oeuvre mise a l`abri de la tempête (autrement, ce n'est plus qu'un fuyard…). Et cela n`est guère possible sans un noble coeur, un grand amour envers la Patrie et une sincère et réelle humilité (le Prophète - saw- dit : "A l'orgueilleux, Allah lui brise le dos, tandis qu`Il relève l'humble". Car humilité signifie en vérité intelligence et sagesse…)
- A l`instar des individus, les nations elles aussi peuvent naître avec des 'malformations congénitales', des `handicapes`, des hantises et des frayeurs irrationnelles, des blocages psychologiques; elles peuvent traîner des aphasies, des autismes... Le vrai leader agit comme le médecin qui n’est utile qu`en cas de maladie, d’épidémie. Il guérit les maux sociaux, apaise l`âme tourmentée du peuple et réconcilie la Nation avec elle-même...C`est pourquoi le grand homme n’émerge qu’en cas de crise grave : parce qu`il est le seul a savoir dompter et mettre a mort le `monstre historique` : avec le fouet aigu de l’intelligence, la cantique du verbe et l'aura qui entoure tout vrai homme au coeur noble et pur qui n`a peur de rien. Il pose le diagnostique et prescrit le remède. Les nations ont ainsi leurs médecins de famille qui tiennent soigneusement le registre de leur passé clinique , leurs antecedents pathologiques; sans cela, elles ne font que culbuter sur les difficultés tombant de Charybde en Scylla....


Nous voudrions évoquer ici deux grands hommes, un national et un étranger:1.Si Aden Abdulle Osman, premier Président de la toute jeune République de Somalie, avait été réélu notre histoire aurait probablement connu un autre cours… En effet, au moment ou, dédaignant de briguer un nouveau mandat, il quittait volontairement le pouvoir (et le premier en Afrique!), il préparait une loi qui aurait sûrement changé l'orientation et la nature du débat politique en Somalie. Le Président avait en effet saisi dans toute sa gravité le démon qui rodait dans les eaux profondes de la société: le démon du tribalisme; et comme entre ceux qui ont le génie et les autres il y a tout un monde dans la perception des choses comme dans la manière d’aborder les problèmes, le Président avait mis en chantier un projet de loi visant a la dissolution de tout parti politique basé sur l’esprit tribal; c`est a dire composé uniquement des membres d’un même clan ou servant exclusivement les intérêts particuliers de celui-ci. Si le projet avait abouti, il aurait instaure un mecanisme d’auto-controle dans les rapports entre formations politiques; tout parti «tribal», prouve tel etant de ce fait interdit et dissout par les tribunaux, la premiere demarche de tout dirigeant aurait consiste a verifier si le parti adverse ne tombait pas sous le coup de la loi pour cause de délit ou crime tribal (car un parti clanique n`etant pas loin d`une « association de malfaiteurs » puisqu’on peut tuer, piller ou violer, sous ce pretexte, comme cela est devenu monnaie courante aujourd’hui en Somalie...). Le résultat aurait été évidemment la rationalisation, la moralisation de la democratie et du debat politique; le renforcement des idées et des organisations nationales; et, en conséquence, l`émergence, a la faveur de ce processus, d’hommes d’envergure au Parlement et a la direction du pays…Il convient de remarquer que le Président n`avait pas cherche, vainement, a bannir ou a enterrer vivant le tribalisme pour le voir seulement ressusciter bientôt avec plus virulence et de férocité. Non, il avait pense plus judicieusement a une action d`Etat qui s`inscrive dans les institutions et garantisse une solution juste, efficace et durable. Ce demon, c’est la mentalité nomade, si tenace, qui l’abrite et le protege; c’est elle qui lui donne pour ainsi dire gite et couvert. L’une et l’autre auraient péri, lentement, dans l’oubli, la disette et la disgrâce... Nous aurions alors fait l`économie de ces cauchemars!... Tant de cauchemars de la guerre civile avortee de 1969 a la terrible catastrophe en passant par la Revolution et les interventions etrangeres (notamment « Restore hope » qui merite le nom d « asseche espoir » et l’IGAD ou l’ennemi camoufle son couteau…).
Avec cette loi, il n’y aurait pas eu en effet cette floraison maléfique de centaines de soi-disant «partis politiques» déclarés ou occultes qui, sous allegation de démocratie, mirent le pays au bord de la guerre civile; provoquant, après l`assassinat du Président Abdirachid Ali Sharmarke, l’intervention de l`Armée laquelle, en proclamant la Révolution, jeta le pays dans l`autre extrême. Pour finir, la Revolution boucla tristement la boucle et, toutes proportions gardées, ramena les choses, au bout de 20 ans, bien en retrait du point de départ... Elle avait fini par soulever une telle opposition, une telle passion haineuse dans tout le pays que la malheureuse Patrie fut précipitée carrément dans le gouffre ou, depuis longtemps, l`ennemi aux aguets, avait tendu son filet...2. De Gaulle fut pour la France un autre Napoléon. Mais un Napoleon libérateur, bâtisseur et protecteur. Il fut le type même du Héros, au-dessus de la mêlée et des intérêts partisans; il se sentait investi d`une mission historique. C’etait pour la France un don du Temps et un `cadeau` du Destin longtemps attendu!... Incarnation de l`âme nationale dans sa plénitude et son intransigeance, sa grandeur et sa conscience de soi, De Gaulle nous donne, par son action et son exemple, une leçon magistrale de la maniere dont la Patrie peut etre defendue dans son intégrité matérielle et morale. Comment l’inscrire dans la durée, lui restituer son rang, dans sa toilette d`honneur : l`indépendance et la souveraineté…
La destinée n`est pas une chose extérieure que l`on endosse comme un costume. Elle est la en nous depuis toujours, intégrée au tissu de notre être, accompagnant les battements de notre cœur, colorant notre regard sur le monde et sur nous-mêmes.La tragédie constitue pour ainsi dire les langes du grand homme; la tourmente est sa mère et le moyen de son dévoilement. De Gaulle fait irruption au moment ou la maison en feu croule de toutes parts sous les coups de butoir ennemis. Il se laisse porter par la catastrophe au devant de la scène d’autant plus volontiers qu’après sa « longue patience » (le génie est une « longue patience », disait-il) la nouvelle tournure de l`histoire européenne venait de corroborer brutalement ses convictions et ses calculs. La destinée ne laisse pas d’autre choix que d`y obéir...Par ailleurs, seuls les ignorants s`imaginent qu’une situation extrêmement complexe exige automatiquement une solution alambiquee; bien au contraire, comme le simple est a la base du complexe, des principes simples élucident et démêlent les grands problèmes humains; c`est même la la «spécificité» du grand homme qui fonctionne comme un simplificateur, comme le «plus grand dénominateur commun» au regard de l`époque.A l`heure ou dans la France bousculee , les Français fuyaient sur les routes ou se rendaient a l`ennemi, De Gaulle prend la parole. Sa voix domine la cohue, dissipe la peur et le désespoir. Elle ramène le calme et la confiance en restaurant la réflexion. Par la science politique, qui rend « maître et possesseur » de l’Histoire (dirait-on), il redonne au peuple français, depouille de lui-meme dans la defaite, pouvoir et liberté…Jetee par une embardee de l’Histoire au bord de la route, la Nation se ressaisit et se releve et, sous la conduite du heros reprend sa marche, l’initiative et l’offensive…
Dans ce but, De Gaulle énonce, dans sa breve allocution (juin 1940), quelques vérités simples, fondamentales, vitales pour la France : 1. La France n’a perdu qu’une bataille, elle n’a pas perdu la guerre.2. La France n’est pas seulement la métropole. Il y a l’empire avec ses énormes réserves d`hommes et de ressources.3. La guerre n’est pas uniquement une guerre entre la France et l’Allemagne nazie. C`est une guerre mondiale ou d’autres nations se battent a nos cotés.4. Enfin, les mêmes moyens techniques qui ont valu la victoire a l`ennemi peuvent nous permettre de l’emporter a notre tour. Ce n’est qu’une question de temps et de courage.Et, une fois qu`il ait ramené la France « chez elle », De Gaulle s`attela aux problèmes qui hantaient la Patrie, la rendait si vulnérable et vacillante : 1. Il ferma ce qu`il appela "Le boulevard de la mort" lequel permit, dit-il, a l`ennemi d`enfoncer son épée au coeur de la France, par 3 fois en l’« espace d`une vie humaine ». Il solutiona ce problème définitivement, autrement que ses devanciers qui n’avaient cessé de se pencher sur la meme question depuis des siècles.2. Il dota son pays d’institutions stables, suffisamment larges et flexibles, rendant possible a la France d’être gouvernée sans accroc a droite comme a gauche dans une alternance politique pacifique, offrant toutes latitudes a l`expression du génie national...3. Il donna au Pouvoir politique une assise populaire, mettant fin a l`exécrable parlementarisme a la solde de la Bêtise ou de l`ennemi, et ou, d’autre part, toute la destinée de la nation pouvait etre suspendue a l`avidité et aux caprices de quelques uns.4. Il inaugura enfin le fameux Article 16, tout a fait de son cru et sans précédent dans l’histoire constitutionnelle: pour mettre la souverainete francaise a l’abri de tout eclipse et assurer en tout état de cause la continuité de l`Etat et de la conscience nationale.La France est aujourd`hui ce qu`en fit un seul homme, De Gaulle et sa vision (le gaullisme).

CONCLUSION
Mais le problème avec nous Somalis, c`est que nous sommes ignorants sans y croire, oublieux de notre histoire sans en avoir conscience... Nous sommes en vérité étrangers à la connaissance de nous-mêmes. Et nous ne connaissons pas non plus veritablement notre Dieu, les deux étant lies (on ne peut connaître Allah sans se connaître soi-même, et inversement…). Pour cette raison, la Nation peut être à tout moment coupée de sa source, de son identité et de son passé; coupée aussi, par conséquent de toutes perspectives d’avenir. Nous l’avons bien vu dans la presente Crise. Comment donc un tel peuple pourrait-il perdurer dans l’existence sans un changement radical dans sa manière d’être, de penser et de sentir? La mémoire n`est pas seulement le lieu géométrique de la sagesse; elle est aussi la sphère de l`être de l`avoir…
De Dini, je n’ai evoque, tres brievement, que ce que j’ai vu en un coup d’œil. Et ce serait sans doute un bon sujet pour les etudiants djiboutiens que d’aller a la decouverte de Dini dans les autres domaine de sa vie, de sa personnalite et de son action. Pour faire connaître a ses compatriotes les lecons qui s’en degagent en vue d’assagir et d’elever, de domestiquer quelque peu notre existence qui ne cesse de se vautrer, depuis des millenaires dans l’enclos, pauvre et aride, archaique s’il en fut, du clanisme… Celui-ci n’est que le masque d’une pensee caduque, figee, prisonniere d’elle-meme et qui n’est pas encore entree dans le devenir. Ses deux seuls lineaments culturels, omnipresents, etant l’esprit de division et le penchant a la violence… Un changement profond s’impose a cet egard.
De toute facon, aucun peuple ne peut s’offrir le luxe de jongler avec ses grands hommes. Deja rarissimes par nature. Sans ramper, en aveugle, sur la route de l’Histoire... Et seuls peuvent crier « bon debarras » les ignorants et autres insenses pour qui, dans la vie, comme dans la « chambre noire », tout marche sur la tete!… Mais pour le Prophete Bien-Aimee (saw) la mort d’un seul savant represente une catastrophe bien plus grande que la disparition complete de toute une tribu aussi nombreuse soit elle! Car il peut etre le porteur d’une idee d’ou peut sortir tout un monde, ou qui peut sauver tout un peuple comme un vaccin lors de grandes epidemies…

Je voudrais ajouter en conclusion une derniere « touche », combien importante, au portrait du « grand homme ». Nous l’avons presente tel qu’il apparaissait dans les annales de l’Histoire, selon l’experience humaine. Mais le grand homme par excellence, c’est celui qui l’est aupres d’Allah (SWT) et qui enseigne aux hommes le « Laa ilaaha Illa Allah », source absolue de toute vie et de toute lumiere; c’est a dire les Prophetes (as) et ceux qui, en fideles heritiers, portent haut et ferme le flambeau divin…


H. F. D. Omar Ahmed Malow Kingston, le 10 octobre 2004
(Omar Osman Rabeh)